Je crois que Ky est à peu près l’une des seules personnes capable de m’arracher un sourire dans ces moment-là, aussi minime soit-il. Je pense que je ne pourrai jamais assez le remercier. Il est toujours là, à chaque instant, lorsque cela ne va pas. Et honnêtement, je gère beaucoup mieux mes « coup de blues » comme il les appelle, depuis qu’il a débarqué. Le jour où je lui ai raconté la vérité, que j’ai placé toute ma confiance en lui, il ne m’a pas jugé. Ou tout du moins, je n’en ai pas eu l’impression. Il ne m’a pas traité différemment, ni en pitié, ou en dégout. Il a continué à faire ses remarques débiles, changeant de sujet de conversations aussi facilement qu’il change de chemise. Et j’adore ça. Me sentir normal, avec un véritable ami, qui sait, mais ne met pas toujours le sujet sur le tapis. Mais là, pour une fois, je ne me morfondais pas que pour James. Et ça, c’était or de question qu’il le sache… d’ordinaire, j’arrive à prévoir toutes ces réactions. Je sais que dans la demi-heure où je quitte la maison lorsque je n’arrive pas à dormir, il m’envoie un message, pour me rappeler de ne pas rentrer tard. Je sais aussi qu’il se lève tous les matins à cinq heures, qu’il se prépare durant une heure et demi dans la salle de bain et qu’il décent faire un petit-déjeuner délicieux, ainsi qu’un bon café, qui est la seule chose qui me fait me réveiller complétement le matin. Oui tout ça, je le prévois. Je sais comment il va s’habiller selon le temps, je sais aussi que la couleur de ses fringues dépend de son humeur. Je connais sa chanson préférée, le film qu’il peut voir en boucle et le nom de son parfum. Mais là, je dois avouer que je ne sais pas comment il réagirait en apprenant que je fantasme sur lui. Car c’est le mot. J’ai des putains de fantasmes sur lui. Et ça me fait pleurer. Oui, je suis quelqu’un de très logique. Mais l’idée qu’il s’inquiète me serre le cœur. Alors malgré tout, je fais un effort. De toute façon, c’est pas comme si c’était la première fois qu’il me voit pleurer hein. Je sais pas trop comment, mais j’ai réussis à atteindre la porte. Par un quelconque miracle, je déverrouille la porte. Et je me laisse juste tomber le long du mur, près de la porte, les jambes repliés contre moi, les bras autour des genoux. « T’es con quand tu t’y mets tu le sais ça ? » Ce n’est pas méchant bien sûr. Je ne le pense pas, il le sait. J’ai une boule au creux du ventre, car de toute manière, je sais qu’à un moment, je vais lâcher le morceau. C’est l’unique personne qui arrive à me faire tout avouer, alors… Et ces stupides sanglots redoublent rien qu’à l’idée de le perdre. Je suis sincèrement pitoyable. Ça va, ce n’est qu’un ami. Alors si je le perds, ce n’est pas si important…non ?

J'entends le verrou de sa porte et je n'ai pas peur de la pousser. Je n'ai peur de rien avec lui. Je me guide au son de sa voix qui ne peux m'empêcher de me faire sourire. Oui, je suis con parfois avec lui. Je le sais. « Oui, le sais. Mais, c'est ce qui me rend irrésistible.» Je semble si assuré dans mes propos. C'est vrai que je suis toujours le dos droit dans mes habits hors de prix. On pourrait croire que je me prends pour un prince ou une célébrité. Mais, c'est tout simplement pour dissimuler mes faiblesses. Je me sens pas du tout irrésistible ou indispensable. Mais, ceci est mon armure, ma coquille pour affronter la vie. Je veux que personne ne me pense faible et surtout pas Faust. Je le cherche du regard et je le trouve la tête entre les genoux, le corps contre le mur. Il me brise le cœur. Cette vision est juste insupportable pour moi. Je ne prends même pas une minute pour réfléchir et je me pose à côté de lui. Je glisse moi aussi contre le mur et je passe une main dans ses cheveux. J'entends ses sanglots et je veux absolument les faire s'arrêter. « Oh la la, qu'est ce qui se passe ? C'est James, c'est ça ?» Oui, je mets les pieds dans les plats. Je me suis jamais fait prié pour aborder ce sujet. Je ne veux pas être comme les autres. Je veux qu'il puisse s'ouvrir et parler de ce qui le fait souffrir. Ma main descend jusqu'à sa nuque que je masse gentiment. « Tu n'as pas à avoir honte de pleurer, tu sais. Ou tout simplement d'être malheureux. Je suis là. Tu veux un câlin ? » C'est vrai que c'est pas la première fois que je le vois pleurer. Je suis toujours si touché par cet amour qu'il a envers James. Je trouve cela si beau. Je m'écarte de lui et je lui ouvre mes bras. Il n'y a pas d'autres propositions. Pourtant, qu'est ce que j'aime Faust, qu'est ce que je le désire. S'il savait combien de fois j'ai rêvé de nous deux nus dans son lit ? Et, des choses à en faire rougir une nonne. Mais, je savais faire la part des choses. Je faisais beaucoup plus que vingt-un ans. J'allais pas me jeter sur ses lèvres. Je voulais tout simplement être là pour lui, comme quand il s'endort sur le canapé et que je le couvre d'une couverture avant de l'embrasser sur le front. Ces matins où je ne peux m'empêcher de le rappeler à l'ordre avant qu'il quitte l'appartement pour lui remettre sa cravate ou son nœud papillon. Ou encore ses moments où je sens qu'il va pas bien et que je sens quoi mettre dans la radio pour lui remonter le moral. J'aime tout ça et pour rien au monde j'aimerais gâcher cela pour simplement des hormones ou une pulsion sexuelle. « Tu veux en parler ? Tu sais, je ne jugerais pas. »

« En autre oui. » Il y avait du James là-dedans certes, mais la principale cause était son corps à damner un sain. Je suis sûr qu’il pourrait même pas imaginer que c’est à cause de ça. Après tout, cela serait vraiment louche non ? Enfin, il me voit que comme un ami à ce que je sache. Le meilleur oui, mais juste un ami. Et voilà que ça fait des heures que je me demande si je veux plus. Plus qu’un confident. Mais j’ai tellement peur que la même tragédie qu’avec James recommence. Et je ne pourrai pas survivre une deuxième fois. Surtout s’il n’est pas là. J’aimerais tellement pouvoir lui dire tout ça… avoir la force de le faire. Mais en fait, je suis qu’un lâche. Ouais c’est ça. Un lâche. Et lui, je l’admire. Car il est courageux et fort. Il a du se démener corps et âmes pour pas finir à la rue, tout en réussissant à dépenser des sommes exorbitantes en vêtements de marque. D’ailleurs, je devais sûrement ruiner sa chemise là, à pleurer comme un con. Je n’aurais pas dû accepter son étreinte. Rien que de sentir son parfum fait ressurgir des flashes de mon rêve, ce qui est hautement gênant. Mais je me sens bien, c’est rassurant. Ça fait du bien de se sentir apprécié. « Je sais que tu jugeras pas. Tu ne m’as jamais jugé. Simplement…. C’est tellement bizarre. » Oui voilà, c’était le mot. Bizarre. Car c’est bizarre de ressentir ça non ? C’est bizarre de fantasmer sur son meilleur ami non ? Oui je sais gay – et lui aussi d’ailleurs – mais on est censé être que des amis. Déjà que ça jazze pas mal dans le village. Personnellement je m’en fiche, je suis habitué. Et puis, les gens ont tendance à me prendre en pitié. Alors généralement, c’est plus Ky qui prend. Quoique, personne n’a jamais osé s’en prendre à lui en face. Et je comprends parfaitement pourquoi. C’est fou comme il peut être effrayant quand il est en colère. Et je n’ai pas envie qu’il se foute en rogne contre moi si je lui raconte. Mais pourtant… « Tu vas me prendre pour un dingue. Enfin je veux dire, plus que d’habitude quoi. » Je n’osai même pas le regarder, me contentant de garder mon visage contre son cou et mes bras autour de sa taille. « Tu sens bon. » Attendez, c’est moi qui viens de dire ça ? Oh merde. Pourquoi j’ai dit un truc pareil moi ? C’est sûr, il va deviner. Par je ne sais quel pouvoir surnaturel, il va lire dans mon esprit, c’est certain. Avec ses pouvoirs d’elfes là. Oui je trouve qu’il ressemble à un elfe. Chacun ses trucs non ? De toute façon je suis cuit. Alors autant rester là, près de lui, le plus longtemps possible. Je laissais alors simplement resserrer un peu plus leur étreinte, attendant anxieusement son rejet.

« Je sais que c'est bizarre tout ça. Mais, il faut que tu sois fort. C'est qu'il aurait voulu. J'en suis certain.» Je parle de lui, mais je ne l'ai jamais connu. Est-ce que moi et James ont se serraient entendus ? Peut-être pas finalement car je l'aime. Est-ce que Faust peut le voir dans mon regard alors que je suis si proche de lui. Je suis tombé amoureux comme un coup de foudre à la première seconde où je l'ai vu. Ce ne fut pas un amour qui a grandit. Ce fut l'énorme claque qui m'a mis complétement parterre et pour laquelle je me suis jamais relevé. Je suis tombé amoureux de lui et de tout ses petits riens: sa façon de mastiquer, de renifler quand il attrapé froid. Je sais ce qu'on dit derrière mon dos. Je ne raconte pas à Faust tout ce qu'on dit, je veux pas lui faire de la peine car je suis fort. Je m'en fiche si on ne comprend pas ce que nous avons. Je n'ai jamais fait un geste qui pourrait nuire à notre amitié. Et, là alors qu'il m'a prit par la taille, je reste là, ma main sur sa tête à essayer de faire s'arrêter ses sanglots. Je pourrais l'embrasser dans le cou. Je pourrais faire tellement de choses...« Mais, non je ne te prendrais pas pour un fou. Qu'est ce qui se passe ? » Je passe tendrement ma main dans ses cheveux, mes doigts se perdent dans les boucles de ses cheveux que j'adore. J'aime son côté crépu même s'il déteste que j'emploie ce terme. Mais, je le trouve si beau, que quand il s'agit de lui tout ce qui sort de ma bouche est un compliment. « C'est cela ton problème ? Car tu sais, je vais pas m'arrêter de me laver pour te faire plaisir. » Je plaisante à nouveau, mais mon cœur s'emballe. On se connait. Des fois on peut se parler sans se comprendre. Plus d'un an de complicité d'amitié, cela marque le corps et l'esprit. J'ai bizarrement l'impression que ce compliment cache quelque chose. Je le serre plus fort contre moi car j'ai peur. J'ai peur de laisser mes fantasmes prendre pieds sur la réalité. Mais, je ne suis pas de ceux qui fuient, je suis de ceux qui prennent le taureau par les cornes. Je laisse glisser ma main et je caresse sa joue pour attirer son regard. « Regarde moi, Andy. » J'attends qu'il lève son visage vers moi. J'ai l'impression que cela prend une éternité. Je fais cette petite moue qu'il connait bien avec mes lèvres et je termine par poser la question à 3 milles dollars. « C'est moi le problème ? Tu sais il faut me dire si j'ai fait quelque chose de mal. » J'ai toujours ma main sur sa joue, mon pouce caressant par intermittence sa pommette. Je suis prêt à tout entendre. Est-ce que j'aurais fait quelque chose qui aurait insulté la mémoire de James ?

« Oh non, il n’aurait jamais voulu ça, crois-moi ! » A moins que je ne représente rien pour lui bien sûr. Mais franchement, je le vois al cautionné le fait que je fantasme sur un autre mec que lui. Mais d’un côté, cela voulait dire que je passais à autre chose non ? Trois ans de deuil, c’est certainement assez. Enfin, pour moi, il n’y aura jamais assez de temps. Car même si je finis ma vie marié à un homme merveilleux – étrangement le visage de Ky s’imposa dans mon esprit- il y aura toujours l’ombre de James. Personne ne pourra empêche le fait que son décès était une horrible tragédie pour moi. Seulement, là, en repensant à cela, je n’avais pas l’habituel serrement de mon cœur, et cette horrible impression d’étouffer. Et au fond de moi, je savais que c’était grâce à l’étreinte de Ky. Mais ça, je ne voulais pas le reconnaître. Parce que ça me faisait peur. Et j’ignorai pourquoi. Ce qui m’effrayait encore plus. En fait, c’était un véritable cercle vicieux ce truc. Et je m’enfonçais dedans de plus en plus. J’eu un frisson le long de ma colonne vertébrale en sentant la main de l’objet de mes préoccupations se poser sur ma joue. J’avais cette réaction à chaque fois qu’il posé sa main sur sa peau, mais cette fois-ci, c’était plus fort que d’habitude. Et je n’arrivais pas à trouver pourquoi. Surtout que mon cerveau se déconnecta plusieurs seconde lorsque je me retrouvais plongé dans les deux magnifiques yeux bleus de Ky. Il était tellement proche… il suffisait que je m’approche et… la tension soudaine que je sentis au niveau des abdos de mon vis-à-vis me reconnecta à la réalité. Soudain, je compris que nos lèvres n’étaient plus qu’à quelques millimètres l’une de l’autre. Le rouge me monta rapidement aux joues, et j’enfonçai mon visage dans son cou une nouvelle, n’osant pas affronter son regard. Et j’ouvris la bouche, préférant répondre à sa question que de m’attarder sur notre soudain rapprochement. « Oui, c’est à cause de toi. Mais tu n’as rien fait de mal, ne t’en fais pas. C’est simplement que je… j’ai rêvé de toi. Cette nuit. » Là, j’étais sûr que je pouvais rivaliser avec jolie tomate bien mûre. Et sincèrement, j’espérais qu’il comprendrait de quoi je voulais parler. Que je n’ai pas à lui expliquer que mon rêve était loin d’être innocent. Et surtout, qu’il ne me rejette pas. Surtout pas.

« Pourquoi tu dis cela ? Tu crois qu’il aurait voulu que tu sois malheureux toute ta vie ? » Bien sûr nous ne parlons pas de la même chose car je suis loin d’imaginer ce qui peux traverser la tête de mon très cher ami. Moi, je le pense uniquement triste car il pense à James et donc pour moi il est normal de le rassurer. Il faut dire que je n’ai des yeux que pour un homme et il se trouve devant moi. Si proche que mon cœur s’emballe, que mon échine s’échauffe. Je ne suis plus un adolescent. Je suis un homme. Son parfum m’enivre. Je veux me jeter sur lui et lui lécher la peau sur tout le corps. Je veux lui faire l’amour. Je ne veux qu’on ne fasse plus qu’un dans ses draps. Mais, je dois me retenir. Je pose toute ma frustration ce mon regard qui se perd dans ses yeux noisette. C’est si beau yeux…Il rougit et se cache dans mon cou. Il veut me tuer ? Il est si adorable. C’est fragilité à fleur de peau. Elle m’émoustille. Elle me rend fou. Puis, sa réponse tombe comme un couperet. Je pourrais faire l’idiot, mais des signes ne trompent pas. Je me détache de lui. Non, pour le rejeter, mais car j’ai besoin de lui parler les yeux dans les yeux. Je m’agenouille devant lui et j’attire ses yeux magnifiques d’un marron si intense. « Ok, je vois, tu as rêvé de moi. Je suppose que si cela te trouble à ce point c’est que je n’étais pas en tutu entrain de danser sur la banquise avec mes amis les pingouins ? » Je fais encore de l’humour mais je n’en mène pas large. Je me lève et je vais m’asseoir sur le bord de son lit. J’essaye d’être décontracté. Bien sûr cela me trouble ce qu’il m’annonce. J’ai l’air assuré comme ça, mais c’est mon armure. Je ne me trouve pas particulièrement beau. Je suis toujours surprit quand je me fais dragué dans la rue. Je suis tellement loin de penser que je pourrais lui plaire. Je rationalise alors. Je tape sur mes genoux tout en le regardant. « Bon tu as fait un rêve érotique et alors ? Tu n'es plus un petit garçon. Tu es un homme maintenant. Tu as des besoins. Moi, cela me choque pas. Je suppose que cela aurait tout à fait pu être moi dans ton rêve ou le livreur du mardi. Tu sais parfois notre subconscient nous joue des tours. » Vous devez me trouver stupide ? Que je devrais lui sauter au cou, mais j'ai pas confiance en moi ou en tout cas en mes pouvoirs de séduction. Faust est si beau et je me trouve si ordinaire...

« Non non ! Il ne l’aurait juste pas cautionné. » Pas du tout même. Mais ce n’était pas ça le plus important. Le plus important actuellement, c’était sa réaction, à lui. La seule personne qui me retenait encore ici. Tout le monde était partit, autour de moi. Ma sœur, mes parents, James… tout le monde. Et si lui aussi partait, je suis certain de ne pas y survivre. Comment je pourrai ? Après tout ce qu’il a fait pour moi, et tout ce qu’il fait encore. Mais comment j’ai pu le lui dire… je suis vraiment stupide. Je risque de le perdre pour un putain de fantasme à la . noix. Je devrais vraiment plus réfléchir avant de parler des fois moi « Bonne déduction. » Bon au moins, il aura réussi à m’arracher un sourire avec ses conneries. Mais je vois bien que ce que je viens de lui dire le perturbe. Son comportement a changé. Je le sais, après un an. Ses mains tremblent légèrement, et son regard est fuyant. Chose qui n’arrive bien entendu jamais. Même sa voix est différente, plus hésitante. Mais ça, je pense qu’il n’y a que moi qui l’ai remarqué. Même lui ne doit pas vraiment faire attention. Et là, alors qu’il part s’asseoir sur mon lit, j’ai peur. Et je me sens seul. Car j’en suis sûr, il va partir. Il va partir loin de moi. Sinon pourquoi ce serait-il éloigné hein ? Il essaie même de trouver une explication rationnelle, simplement pour ne pas se dire que j’ai pu faire ça. J’en suis sûr je le dégoute. Oh seigneur j’ai l’impression que je pourrai mourir sur place tellement j’ai mal. « C’est de toi que j’ai rêvé Ky. Et uniquement de toi. Et ça me fait peur, tu n’imagines même pas. Mais tu sais, je comprends si tu veux partir, si je te dégoute ou quoi que ce soit. Je pourrai te payer une chambre d’hôtel et… et je ferai mon possible pour ne pas t’approcher à la boutique et… » Et voilà que je pleure. Punaise mais je vais jamais arrêté ou quoi ? « Je suis tellement désolé de te l’avoir dit. Je devrai pas avoir ce genre de pensé, t’es mon meilleur ami… mais je… je sais même pas pourquoi c’est arrivé alors… Enfin si, je sais. T’as juste un putain de corps magnifique et je te côtois H24 alors forcément… » Et allez, vas-y que je m’enfonce maintenant ! Non seulement je jure – chose que je fais presque jamais hein – et en plus je creuse encore plus ma propre tombe. Vas-y Faust, fais le déguerpir au courant pendant que tu y es tiens ! De toute façon, il est déjà perdu alors….

« Partir ? » Je reste scotché de sa réaction, tant d’emportements, tant de fougues. Je me rends vite compte que malgré tout mon besoin de rationaliser les choses. Ce que ressent Faust le brûle et lui fait mal. Je lui fais mal. Mon cœur se serre, alors qu’en même temps mes mains agrippent avec nervosité mon pantalon ou plutôt mes genoux. J’ai soudainement très chaud. Je suis entrain de réaliser la portée de ses paroles. Il tient à moi, bien plus qu’un simple ami. Il a rêvé de moi et…C’est moi qui deviens soudainement aussi rouge que les rideaux de sa chambre. Je desserre mon nœud papillon et j’ouvre le premier bouton de ma chemise. Je suis choqué. Je ne sais plus quoi dire. Il m’a soufflé. Et, en plus il est entrain de pleurer maintenant. Je le fais pleurer. Je suis bouleversé, mais je retiens mes sanglots. On aurait l’air stupide à pleurer comme ça dans sa chambre. Mais, ce qu’il me dit me touche tellement. « Un putain de corps magnifique ? » Je ne peux m’empêcher de regarder autour de moi pour chercher la caméra cachée. Je rougis encore plus car je me trouve si banal. Je ne pense pas avoir un corps à faire courir les mecs après moi. Mais, le voir pleurer ainsi, je ne le supporte plus. Je vais le rejoindre et je m’agenouille devant lui. Je le prends dans mes bras tout simplement, pour finir par lui parler si lentement à l’oreille comme un murmure. « Chut ! Chut ! Arrête de pleurer. Je ne vais pas partir. Il est hors de question de cela…Je ne savais pas que je te faisais autant souffrir…J’en suis désolé…» Je veux qu’on puisse discuter comme deux adultes. Nous ne sommes pas des animaux. Je suis certain qu’on peut trouver une solution à tout cela. Je sais qu’il aime James et je ne veux pas le faire souffrir en lui avouant mes sentiments. Je suis prêt à me sacrifier…« Tu sais ton amitié est si importante pour moi… » Je m’arrête soudainement, mes lèvres à nouveau si proche des siennes. Je déglutis. Je perds mes forces. « …Et, puis, merde ! » Je me jette sur ses lèvres. Je prends son visage dans mes mains et je reste coller à sa bouche. Je l'embrasse comme j'ai toujours voulu le faire. Je reste coller jusqu’à qu’il me repousse ou me gifle. J’ai été faible…Tellement Faible…

« Je comprendrai tu sais… » Oui je comprendrai qu’il parte, mais je ne le supporterai pas. Mais pas question de lui dire, il est tout à fait libre de ses mouvements après tout. De toute manière, il finira par s’en aller. Son apprentissage ne dure que cinq ans après tout. Et je doute fort que dans quatre ans, il n’est pas envie de partir dans une ville plus grande. Car rester ici, honnêtement, je ne trouve pas que ça lui corresponde. C’est beaucoup trop petit, beaucoup trop banal, beaucoup trop tout, pour un mec comme lui. Même si son départ sera dans un long moment, il faut vraiment que je commence à me préparer de ne plus le voir tout le temps. Et ça sera dur. Tellement dur. « T’es le plus beau mec que je connaisse Ky. » Et le pire, c’est que c’était vrai. Ou tout du moins, pour moi. Je n’arrive d’ailleurs pas à comprendre qu’il ne capte toujours pas qu’il peut plaire à des gens. Après tout, il se fringue toujours bien, alors il devrait en avoir conscience non ? Il m’étonnera toujours, c’est clair. « Ce n’est pas de ta faute, c’est moi. » Je le pensais, sincèrement. Et ça me faisait tellement de bien de l’avoir contre moi. « Je sais que c’est import…. » Je ne pus finir ma phrase. Il me coupa par un juron, et l’instant d’après, mon cerveau était vraiment déconnecté de la réalité. A ce moment-là, je n’eu ni une pensée pour James, ni pour le fait que le mec contre moi était mon meilleur pote, et qu’on ne devrait pas faire ça. Non là, la seule chose à laquelle je pensais, c’est que Ky embrassait franchement bien. Oh par tous les saints Ky était en train de m’embrasser ! Et heureusement pour moi, mon corps avait de bon réflexe. Car sinon, je n’aurai jamais eu la présence d’esprit de mettre ma main contre sa nuque et de passer mon autre main sous son t-shirt, de façon à pouvoir caresser le bas de son dos. Oh et bien entendu de répondre à son baiser. J’étendis mes jambes, le forçant à se mettre à califourchon sur moi, le collant le plus possible à moi. J’avais l’impression qu’on ne pourra jamais être assez proche. En fait, j’ignorais carrément pourquoi je voulais tant le savoir contre moi. Malheureusement, notre pauvre condition d’humain nous obligea à stopper notre activité du moment. J’avais la gorge sèche, et nouée. Plongeant mes yeux dans les siens, je ne pus dire qu’un seul mot. « Pourquoi ? » Pourquoi tu m’as embrassé ? Pourquoi tu es toujours là ? Pourquoi tu n’as pas fuis ? Pourquoi tu es toujours la près de moi ? Je lui aurais bien dit tout ça, mais peut importer. Je redéposais un baiser papillon sur ses lèvres, ne pouvant m’en empêcher. C’était comme une sorte d’aimant. Et honnêtement, je n’allais pas me plaindre.

Ah, ce baiser...Je l'avais rêvé tellement de fois et maintenant il se réalisait. Est-ce que j'étais déçu ? Non, non et non. Ce fut bien plus beau que dans tout mes songes les plus fous. J'étais bientôt de penser aux conséquences, que plus je restais coller à sa bouche, plus je détruisais notre lien d'amitié indivisible. Mais, ses lèvres avaient un goût délicieux, il le partageait avec moi. Nous nous pressions contre la bouche de l'autre, le parfum du chewing-gum à la cerise que j'avais jeté depuis longtemps qui se déversait en lui. Les effluves fruités accompagnaient mes gestes mesurés. Je montais naturellement à califourchon sur lui, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Mes main ayant disparus sous sa peau pour être en relation direct avec sa peau. Les silences berçaient notre torse si proche et pourtant nous nous détachions, nos gorges sèches et notre regard dans celui de l'autre. Il ne m'avait pas repoussé. Il ne pleurait plus. Mais, maintenant il fallait s'expliquer et cela je le savais bien avant qu'il me pose la question. Je répondais à son baiser papillon, tout en allant effleurer sa joue de mes doigts. « D'après toi ? Cela t'a jamais surprit que pour soi disant un garçon avec " un corps magnifique " comme moi, je ne sois jamais sorti avec quelqu'un depuis mon arrivé ? » Je souriais même j'aurai dû avoir honte de mon geste, de ma faiblesse. Les choses allaient se compliquer entre nous. Je pensais que j'arrivais à tenir, entre quatre ans et je serais parti. Mais, mon corps en avait décidé autrement. Mais, il était tellement irrésistible. Il disait que j'avais un corps incroyable, mais lui alors. Je voyais bien le regard des autres assistants qui n'avaient que des yeux pour lui quand il se changeait. Ses abdominaux, son torse si bien travaillé. Il fallait vraiment que j'arrête de penser à ça. Des vilaines pensées commençaient à germer en moi. « Je suis tombé sous tes charmes à notre première rencontre quand tu m'as fait cet entretien...Cela fait plus d'un an que je rêvais de faire ce que j'ai fait...Mais, je voulais pas le faire à cause de James... » Je quittai ses yeux et je baissai la tête, car comment l'affronter alors que j'avais si honte, terriblement honte de moi. « Je respecte tellement l'amour que tu as toujours pour lui...Je pensais tenir encore quatre ans...Mais, tu es si beau gosse, Andy...Tu me rends fou... » Je terminai pas poser ma tête contre son épaule, notre torse se frôlant toujours. Ce rapprochement me rendait fou comme je l'avait dit. Cette position à califourchon me donnait tellement d'idée. Je me sentais sale, indigne de lui. J'avais une dernière chose à avouer alors. Pas, que que je pensais que cela allait se réaliser, mais je pensais qu'en l'avouant j'arriverais à désamorcer cette bombe en moi.« J'ai tellement envie de toi, Andy... » Je déglutissais avec encore plus de difficulté.

« Excuse-moi si je semble surpris. C'est pas que tes paroles ne soient pas magnifiques ou que je n'ai jamais rêvé que tu me les dises...Mais, c'est juste, que je n'aurais jamais cru que tu ressentais cela pour moi. J'ai pas l'air comme ça, mais j'ai pas confiance en moi...Et, qu'un garçon aussi beau que toi s’intéresse à moi c'est juste...magique. » J'étais sincère car j'étais aveugle depuis très longtemps. J'avais beau recevoir des compliments comme Faust me le soulignait, comme il l'avait dit, il n'y avait pas beaucoup de gay dans les parages. Je me faisais pas accoster tous les jours. Je ne pouvais toujours pas croire que Faust est des sentiments aussi prononcés pour moi. J'étais comme un enfant devant une fête foraine, excité et les larmes aux yeux, rejoignant mes mains devant ma bouche. Je devais paraitre stupide. Mais, je m'en moquais, j'étais bien contre lui. Je me sentais à ma place et je ne me voyais nulle part ailleurs. Je l'écoutais après ma révélation. Après son long monologue, j'embrassai sa main qui me caressèrent doucement les joues. Je ne pouvais être plus d'accord avec lui. Je me levai lentement et je tendais ma main pour qu'il la prenne dans la sienne. « Je suis d'accord avec toi. Nous sommes pas des animaux. Je veux aussi prendre mon temps. » Je l'aidai à le lever et je l'attirai contre moi en passant ma main derrière son dos. « Mais, avant je vais te sécher ses larmes. Et, tu n'es pas égoïste, Faust. Tu te protèges et c'est normal. Tu as souffert et sache que moi aussi je veux qu'on se pose les bonnes questions. Déjà, la première je te la pose, tu veux faire quoi maintenant ? Tu crois qu'un premier rendez-vous serait trop rapide ? » Je terminai en lui déposant un baiser papillon, ne pouvant moi non plus pas me retenir. Il était tellement beau. Tellement parfait. Je lui prenais ensuite sa main et je l'attirai hors d sa chambre. Hors des tentations, moi qui voulait donner le bonne exemple et ne pas paraître porter sur des choses pour adultes. Même si nous l'étions, comme l'avait dit Faust, il fallait que nous prenions notre temps. Je l’emmenais dans la cuisine et je le forçais à poser ses charmantes et si jolies fesses sur les tabourets autour de la cuisine américaine. J'ouvrais le réfrigérateur et je nous servais à tout les deux un grand verre de jus d'orange bien frais. « Et, t’inquiète, je l'ai pressé de ce matin. » Je déposais le verre devant lui et je m'installais en face de lui. Je l'ai ma main posé sur la table, proche de la sienne, j'allais l'effleurer de mes doigts, comme un jeu.

« Je ne sais vraiment pas ce que j’ai fait pour te mériter. Niveau rendez-vous, ça dépend comment ça se termine. » Mon sourire s’agrandit à l’instant même où je sentais ses lèvre sur les miennes. J’avais déjà connus ça, cette sensation d’addiction aux baisers, aux effleurements, aux câlins. Et j’étais vraiment heureux de retrouver ceci. Dire qu’il y a quelques mois, j’étais certain de ne jamais pouvoir être de nouveau pleinement heureux. Mais là, rien qu’en regardant la main de Ky dans la mienne, j’étais sur un petit nuage. J’étais vraiment idiot pour ne pas m’être aperçu de cette attirance qu’on avait l’un pour l’autre. Mieux vaut tard que jamais comme on dit. « Tu fais une très bonne femme au foyer. » Je bus une gorgée de mon verre, un sourire taquin scotché aux lèvres. J’adorais l’asticoter. Surtout que je pouvais le faire sur tellement de sujet. La cuisine, son incapacité à faire le ménage, son don pour la mode, son apparence toujours nickel, ses vêtements dépourvus du moindre pli… tiens, en parlant de vêtements, j’étais persuadé d’avoir aperçu plusieurs piles de vêtements sur le lit de Ky, en passant devant sa chambre, comme il avait laissé la porte ouverte. Certes, je savais qu’il faisait régulièrement du rangement, mais généralement, de un je l’aidais, de deux, il faisait ça le week-end car ça lui prenait la journée et de trois, ce n’était pas trié comme d’habitude. Ne me doutant absolument pas de la vraie raison, je laissais ma curiosité prendre le dessus. « On peut savoir pourquoi tu as fait des piles de vêtements sur ton lit ? On a fait un rangement la semaine dernière pourtant. » J’attrapais sa main au passage, entrelaçant nos doigts comme par automatisme. Et pour une fois, je le remerciais de prendre autant soin de lui, car c’était vraiment agréable de sentir ses mains si douces. Même si je dois l’avouer, j’en ai parfois plus que marre de la place qu’il prend dans la salle de bain avec toutes ses crèmes et tout le tralala.

« C'est à dire ? Comment cela se termine ? Si tu as peur que je te saute dessus, il ne faut pas. Je sais me tenir. C'est presque vexant ce que tu me dis. Si tu crois que je veux sortir avec toi pour juste tirer mon coup, tu te trompes. » J'arque un sourcil tout en le regardant. Mes paroles peuvent paraître brutales, mais le son de ma voix est doux. Je suis entre le sérieux et la plaisanterie. Cette fine ligne avec laquelle Faust sait que j'aime m'amuser. Là, je ne m'emporte pas. J'essaye de comprendre ses attentes, mais aussi l'expliquer que je suis pas un chien qui cherche à juste satisfaire un besoin. Mais, finalement, nous discutons et je lui offre un baiser comme façon de bien terminer les choses. Me servant à boire moi aussi. Je ne peux que sourire devant sa réflexion et je tourne la tête vers cette pagaille que je met dans l'appartement. « Tu es sûr de cela ? Je laisse trainer mes affaires. Je casse tout ce que je touche. Heureusement, que tu es là pour passer derrière moi...C'est vrai, je me demande ce que je ferrais sans toi, parfois. » J’entremêlais mes doigts entre les siens et je buvais quelques gorgées de mon verre, ne pouvant m'empêcher de rire de se sa taquinerie. Il savait encore plus que moi, que je n'étais vraiment nul pour tenir une maison et que j'étais beaucoup plus doué pour faire la cuisine. Je terminais mon verre quand je le vis me demander pour mes vêtements. Sa question me piqua et je le quittais quelques instants pour revenir avec deux grands sacs de vêtements que je plaçais dans l'entrée. Je ne voulais pas l'inquiéter mais je savais que si je répondais pas à sa question, il allait m'en poser dix milles autres. Faust était tellement curieux. « Rien, rassures-toi. J'ai trouvé quelqu'un sur internet pour me racheter des vieilles choses que je ne mets plus. Cette personne est contente et cela me ferra de l'argent, tout le monde y gagne. » Faust connaissait mes problèmes d'argent, mais il ne savait pas mon problème avec ma sœur et ma mère.

« Je suis indispensable que veux-tu. » Un sourire goguenard se dessina sur mes lèvres avant que je n’éclate de rire. Je n’étais absolument pas narcissique, et ça, Ky le savait bien. Mais c’est toujours drôle de faire semblant. Cependant, actuellement, je faisais surtout cela pour cacher le fait que ses paroles me touchaient. Il avait dit cela naturellement, et cela me confortait dans l’idée que nous deux, ça pourrait vraiment marcher. En même temps, on se connaissait tellement. Cela serait forcément plus simple. Ça évite les bourdes, les propos déplacés, les allergies, les fautes de goûts. Les quiproquos aussi. Etre sûr qu’un seul regard suffit pour se comprendre est tellement mieux que de devoir parler des heures pour être certain de se faire comprendre. Lorsque Ky s’éclipsa un instant à l’étage, je m’autorisai à froncer les sourcils. Il me cachait quelque chose. Or, je n’avais aucune idée de quoi. Et cela me dérangeait fortement. « Ky je te connais tu sais. Il n’y a pas un seul de tes vêtements qui n’est pas de marque. Tu n’es pas du tout du genre à revendre tes fringues à un inconnu. Je sais que tu fais de ton mieux avec ta situation financière, mais ça, ça ne te ressemble pas. » Je descendais de mon siège, m’approchant de mon récent petit-ami – j’avais du mal avec ce terme moi. Je pris ce visage à deux mains, plongeant mes yeux dans les siens. « Dis-moi bébé. » Le surnom était sorti naturellement, mais honnêtement, ce n’était pas le plus important. Tout le monde à ses secrets, je le sais très bien, mais j’ai horreur lorsque Ky me cache une chose. On partage tout normalement. Et donc, j’ai pris la mauvaise habitude de ressentir ses cachotteries comme des trahisons. C’est idiot, mais j’y peux rien.

« Tu me connais si bien... » Je le pensais et nous le savions tout les deux. Combien de fois nous nous étions parlés par simplement un regard. Ce lien si fort qui n'avait pas besoin de paroles. J'étais plongé dans ses magnifiques yeux noisettes dans lesquelles je me perdais complétement. Ne pouvant résister à frotter mes joues contre ses mains, comme un jeune chaton qui essayerait de mettre son odeur sur ce qu'il considérait qui lui appartenait. « Je veux pas t'embêter avec mes problèmes...Mais, tu sais que je peux rien te cacher. » Surtout quand il m'appelait, bébé, ce qui me fit exciser un grand sourire. J'avais droit déjà à mon petit surnom. Mais, rien que de repenser à ma mère et ma sœur, je fondais en l'armes. Des énormes sanglots glissèrent sur mes joues comme un torrent incontrôlable. « Ma sœur m'a rappelé et avec ma mère, elles ont des soucis financiers. C'est que tu ne sais pas tout de moi. J'ai grandit dans la richesse et l’opulence. T'avouer ce que je vais te dire c'est comme une souffrance. Quand mon père est mort, ma mère est partie avec toute sa fortune et m'a abandonné sans un sous. Je n'avais même pas dix-neuf ans. Mais, malgré tout ce qu'elle m'a fait. Je ne peux m'empêcher de vouloir l'aider. Tu comprends ? C'est ma mère. Elle m'a mise au monde...C'est pour elles que je veux revendre ces affaires...Cela doit te paraitre complétement fou ce que je suis entrain de te dire, non ? Je ne suis qu'une tache. Une personne faible...» Je glissais hors de ses mains et je tombais dans ses bras. J'avais besoin de sa tendresse. Cette tendresse il me l'avait toujours offert et c'est ce que je voulais là. Je le prenais dans mes bras et posais ma tête sur son épaule, mes sanglots toujours aussi fort. Je voulais qu'il me serre fort, qu'il me serre et fasse disparaitre toute cette peine. Est-ce qu'il en était capable ?

« Bébé… pleure pas Ky j’t’en prie… » S’il y avait bien une chose que je détestais, c’était ça. Je ne pouvais simplement pas supporter de le voir pleurer. J’avais l’impression de revivre encore et encore le départ de ma sœur, mais tellement plus fort. Ça me faisait mal de savoir ça. Il a déjà tellement de soucis qu’en plus, il fallait que son passé ressurgisse. Egoïstement, j’étais en colère contre sa sœur. Elle n’avait pas à l’appeler. Elle n’en avait pas le droit. Pas alors que depuis tant d’année, il n’avait eu aucune nouvelle. Je ne connaissais pas cette fille, mais je la détestais. Elle et sa mère. Parce qu’elles faisaient pleurer Ky. Attirant ce dernier sur le canapé, je le serai fort contre moi, caressant ses cheveux d’une main, le tenant par la taille de l’autre. « Ky calme-toi. Calme-toi et regarde-moi. » Je plongeai mon regard dans le sien, et mon cœur se serra. Dieu que je détestais ses larmes. « Ecoute-moi bébé ok ? On va trouver une solution. Tous les deux. Ensemble. Je refuse que tu te démerdes tout seul. Tu ne vendras pas tes fringues ok ? Hors de question. Ça t’appartient. Tu as payé ça avec l’argent de ton père Ky. C’est comme un héritage. Alors tu gardes tout. Je t’aiderai. A deux on trouvera. Je donnerai de mon argent, peut m’importe, j’en ai assez. Tout ce que je désire, c’est que tu ne pleures plus à cause d’elles. Je vais être méchant, et tu vas peut-être te mettre en colère, mais tant pis. Ta sœur est égoïste. Et profiteuse. Tout comme ta mère. Je sais que tu les aimes et je le comprends. Mais t’abandonner et ne pas te parler durant des années, c’est ignoble. T’appeler pour te demander de l’argent, alors que tu galères depuis un moment, c’est totalement inadmissible. Et ça je ne le tolère pas. T’es mon petit-ami, et tu habites sous mon toit. Alors personne ne va venir te faire chier. Je tiens beaucoup trop à toi pour ça bébé. » Ce n’était pas mon genre de juger les gens sans les connaître. Mais peu importe. Ky ne mérite pas ça. Pas lui. De plus, je haïssais cette situation. Car moi, de l’argent, j’en ai. Beaucoup. Trop même. Entre ma vente de vêtements de créateurs sur internet et l’héritage de mes parents, il y avait de quoi vivre sur plusieurs générations. Mais ça je ne le disais pas à Ky. Car je me sentais mal d’avoir autant d’argent, alors que lui galère tellement. Et s’il faut que je vide mon compte en banque, pour satisfaire sa famille et qu’ils nous laissent dans notre petite bulle de bonheur avec lui, en paix, alors je le ferai.