L'histoire du personnage
IL Y A 6 ANS.
« …Le souvenir de la fumée, de la suie et de la cendre est resté gravé dans mon esprit et j’ai beaucoup de mal à croire que cela fait déjà 5 ans. J’entends encore les cris. Je sens encore la chaleur des flammes contre mon corps et la poussière me grattant la gorge. » Les larmes aux yeux, Joseph croisa le regard de sa petite amie, qui tout le long de son récit ne l’avait pas interrompu une seule fois. Elle aussi pleurait, à chaude larmes, ne parvenant à se retenir. Dans un silence ponctuait de sanglots, Joseph se leva et tourna le dos à Dylan. Il s’avança vers la porte de l’appartement, appuya sa main sur la poignée, puis se retourna, croisant son regard une dernière fois. « Quand ta famille est présente, tu la trouve lourde, collante, chiante… C’est seulement quant ils sont tous partis, et ça pour toujours, que tu te rends compte que malgré ces petits défauts, ta famille c’est tout. Alors, profite-en… Parce qu’un jour ou l’autre, ils ne seront plus là. » Essuyant les larmes coulants de ses yeux, Dylan le regarda, ne parvenant pas à stopper ces pleures. Elle se leva et sa jeta dans les bras de Joseph. La jeune femme approcha ses lèvres de l’oreille du garçon et murmura « On aurait pu fonder une famille, on aurait pu reconstruire tout ça… » ; Il la repoussa ; « Pas comme ça. » ; Le silence retomba et sans ajouter rien d’autre, Joseph quitta définitivement l’appartement.
Contrairement à ce qu’il pensait la douleur n’était pas vive. Quasi inexistante en réalité. Il avait éprouvé plus de souffrance en lui confiant son passé plutôt qu’en rompant avec elle. Naturellement, se sentir trahi, la voir dans les bras d’un autre homme ne lui avait pas fait du bien… Mais au fond, il ne l’avait jamais aimé. Tout simplement parce qu’il en était devenu incapable. Incapable d’ouvrir son cœur ? Non c’est juste que… Quand notre cœur est déjà brisé, on veut être certain de trouver la meilleure des colles pour le réparer.
Et malheureusement, on se fait souvent avoir. Le tube à l’air sympa… Parfait. Mais ce qu’il y a l’intérieur…
Joseph dévala les escaliers de l’immeuble sans s’arrêter, et ouvrit d’un geste vif la porte donnant sur la rue. D’un geste tellement vif, qu’il en assomma une pauvre demoiselle passant par là. Les larmes aux yeux et le nez en sang, la pauvre s’appuya contre le mur. Surpris et gêné de la situation, Joseph lui prit la main, l’aidant à se relever. « Je suis sincèrement désolé… je… Waouh ! Je vais vous ramener à l’hôpital. » ; Esquissant un petit sourire, la jeune femme hocha la tête de gauche à droite. « Non, non c’est rien… Je vous assure. » ; Joseph fut étonné de cette réaction. Si ça avait été Dylan il aurait déjà eu le droit à un million d’insulte. « J’insiste, vraiment. » ; Sans attendre sa réponse, il lui prit la main et l’entraina vers sa voiture. « Vous avez un accent, vous n’êtes pas d’ici n’est-ce pas ? » ; « Je suis né à New-York, j’y ai toujours vécu. » Il lui adressa un petit sourire puis se concentra sur la route. Il parcouru quelques mètres, avant de se rendre compte qu’il n’avait pas la moindre idée d’où se trouvait l’hôpital ici. « Euh… Je suis juste de passage ici. Du coup, je n’ai pas la moindre idée d’où se trouve l’hôpital. » ; Souriante, elle lui indiqua le chemin jusqu’à l’hôpital.
Arrivait là-haut, ils patientèrent trois bonnes heures faisant connaissance, parlant de leur vie respective. Bien sur, Joseph n’évoqua pas la journée du 11 septembre qu’il avait vécu à New-York, gardant se drame pour lui seul.
Quand se fut à leur tour, il l’accompagna jusqu’au bout, ne restant pas à poiroter dans la salle d’attente. Et le verdict tomba, son nez était bel et bien cassé.
Au fur et à mesure que le nez de Carolane guérissait, leur relation évoluait. Mais malheureusement, le jour ou Joseph dû regagner l’US Navy arriva. Sa permission n’étant que de courte durée, il quitta l’Australie et Carolane, lui promettant de garder contacte et de revenir un jour.
IL Y A 3 ANS.
« … Il y a quelques choses qu’il faut que je t’avoue. Si j’ai quitté New-York et que je me suis engagé dans le Navy, ce n’est pas uniquement par désir d’y aller, mais aussi pour fuir mon passé.
Il y a quelques années, j’ai vécu quelque chose qui marque une vie à jamais, pas seulement la mienne.
Mon père était PDG d’une grande boite New-Yorkaise. Le jour de son anniversaire, nous avions décidé de lui faire une surprise et de venir lui rendre visite sur son lieu de travaille. Maman, Léo, Rupert, Tara, Vanessa et moi… Même le chien était là. Mon père a adoré la surprise. Il serrait ma petite sœur Tara, alors âgée de 3 ans dans ses bras quand un bruit assourdissant c’est fait entendre…
Les choses sont allées vite. Tellement vite. J’ai bien cru que j’allais mourir. J’ai vu m’a vie défiler. Les bons, comme les mauvais souvenirs. Et même les plus mauvais, je n’avais qu’un seul désir, pourvoir rester en vie pour les évoquer encore et encore.
Mon vœu a été exaucé. Je suis en vie, et chaque soir avant de » fermer les yeux je revis cette journée. Et dans chacun de mes rêves, je les revoie, les uns après les autres me quitter…
Et c’est là, que je me rends compte à quel point mon vœu était égoïste. A ce moment là, quand tout allait mal, je n’avais qu’une seule envie, m’en sortir. Pas une seule seconde je n’ai pensé aux autres… Pas une seule.
Ma mère, mes frères, mes sœurs et mon père sont décédés le jour de l’anniversaire de mon père. Mon père était né un 11 septembre. »
IL Y A 2 ANS.
« Carolane Sorey ? » ; La jeune femme hocha la tête ne sachant absolument pas ce qui pouvait bien l’attendre. « Le lieutenant Leatherman souhaite vous voir… Votre nom est la seule chose dont il se souvient. » ; Sous le choc et émue, Carolane suivit le médecin pénétrant dans une chambre sans couleur. Elle n’avait jamais aimé les hôpitaux, jamais ; Encore moins quand quelqu’un qu’on connait y séjourne. Hésitante, elle s’avança vers le lit et prit la main de Joseph. « Caro… » ; Elle hocha la tête, les larmes aux yeux. « Qu’est-ce qui s’est passé joseph ? Qu’est-ce qui s’est passé ? » ; La dernière fois qu’elle l’avait vu, s’était il y a quatre ans… Depuis il lu avait écrit des lettre, envoyé des e-mails, mais elle ne l’avait jamais revu en vrai. Et aujourd’hui… Alors qu’elle le retrouvait enfin, il était allongé dans un lit d’hôpital. Joseph lui avoua ne se souvenir de plus rien, strictement plus rien.
Après un court entretien avec le supérieur de Joseph, Carolane apprit qu’il avait été victime d’une balle mal logé dans la nuque. Il avait eu la chance de garder toute motricité mais avait perdu toute mémoire. Son seul souvenir était Carolane.
IL Y A 1 AN.
« Mlle Carolane Emily Sorrey, voulez-vous prendre pour époux Mr Anakyn Joseph Leatherman. » ; Emue, Carolane lança un regard vers Joseph, puis se tourna vers le prêtre. « Oui je le veux. » ; « Mr Anakyn Joseph Leatherman, voulez-vous prendre pour épouse Mlle Carolane Emily Sorrey ? » ; « Oui. » ; Sans même attendre que le prêtre n’officialise quoi que se soit, Joseph se tourna vers sa femme et l’embrassa.
La fête était unique en son genre, enfin surtout pour Joseph qui, ne connaissait, ou plutôt ne reconnaissait pas la moitié des invités. Il avait revêtu son uniforme de la Navy pour l’occasion, et bon nombre de ses camarades avaient assisté au mariage, à la demande de Carolane. Certains avaient ramené des photos de Joseph en leur compagnie pour lui rafraichir la mémoire, sans succès. Et pendant qu’il refaisait connaissance avec l’un de es meilleurs amis, Carolane elle, était en tête avec le supérieur de Joseph. « Vous ne lui avez toujours rien dit ? » ; « J’ai peur d’aborder le sujet. » ; « Il ne vous a jamais demandé si il avait de la famille ? » ; « Jamais. » ; « Carolane, cette journée fait parti de son histoire, un jour ou l’autre, il faudra le lui annoncer. » ; « J’ai peur. » ; « Je sais… »