L'histoire du personnage
I. "Y'a des gens qui ont des enfants parce qu'ils n'ont pas les moyens de s'offrir un chien." Chaque enfant rêve d’une famille aimante et géniale. Tous les petits garçons disent qu’ils veulent épousés leur mère quand ils seront plus grands. Quant aux petites filles elles voudraient que ce soit leur papa. Moi non. J’aimerais pouvoir parler de ma famille en utilisant des mots comme attentionné, merveilleux et gentils. J’aimerais dire que ma mère était pour moi une sainte, qu’elle s’est occupée de moi comme personne et qu’elle était la douceur incarné. Mais ça serait faux. J’aimerais pouvoir dire que j’avais le père le plus courageux du monde, un homme bon qui m’a montré la voie à suivre, cela doit être si bien d’être fier du nom que l’on porte. Je n’ai pas connu ce bonheur tout simplement parce que mes parents n’étaient que des abrutis. Si j’avais eu le choix j’aurais fait le vœu d’avoir une autre famille. Malheureusement tout le monde le sait, on ne choisit pas sa famille. J’ai dû faire avec. J’avais un père trop souvent absent. Une mère portait sur la bouteille à tel point qu’elle était toujours saoule. En gros rien de bien joyeux. Je me suis souvent demandé pour quelle raison ils m’ont voulu mais la réponse était vite trouvé… Oubli de la contraception. Je ne vois que ça. Ils m’ont très vite appris que je n’avais rien à dire, je ne pouvais pas me plaindre, je n’en avais pas le droit, je ne devais pas fatiguer ma mère qui avait des migraines – pauvre chérie le soleil la faisait souffrir, ou est-ce le litre de whisky qu’elle descendait chaque soir ? – Mon père était épuisé en rentrant de voyage, il faisait vivre toute la petite famille et ramené les billets pour qu’on soit toujours à l’abri du besoin. Mais que faisait-il comme métier ? Ça lui prenait tellement de temps, je suis aujourd’hui persuadé qu’il était travesti vue la quantité de parfum bon marché et le rouge à lèvre collé sur sa peau que je pouvais admirer. Mon père était un saint il ne pouvait pas avoir de maîtresse voyons. Quoi qu’il en soit ma vie était déjà bancale, j’étais tombé dans une maison de fou et personne ne m’avait prévenu. Athènes était pourtant merveilleux, mon pays natal me manque énormément et un jour j’y retournerais sans aucun doute. J’y ai vécue jusqu’à mes cinq ans, je jouais dans les jolis jardins avec les jolies voisines, j’étais déjà un homme à femme, surement un don venu de mon géniteur. Puis du jour au lendemain j’ai entendu la phrase cruciale.
« Allez on s’en va en Ecosse. Va préparer tes affaires Kurt ! Qu’est ce qu’il est empoté ce gosse. » Eh oui les bonnes choses ont une fin, mon cher père était muté en Ecosse, chouette changeons de décors, après le soleil et la beauté de la ville, allons voir le pays de la pluie et des fantômes !
II. "C'est la vie qui nous apprend et non l'école."« Ben alors Nessie tu t’es échappé de ton lac ? » Clope au bec, belle blonde qui me tient le bras, j’ai quinze ans. Le bel âge. Le moment où se sent invincible, ou on est totalement insouciant, ou on imagine que la vie nous appartient et que le monde est à nos pieds alors que la vie ne fait que commencer et que l’on y connait pas grand-chose. A cette époque j’étais vraiment infernale et on pouvait bien me qualifier de tête de con. Arrogant jusqu’à la moelle. Cynique. Plein d’assurance. J’étais beau et je le savais. L’Ecosse était décidemment pas ma tasse de thé, je ne supportais pas cet endroit, un trou totalement paumé avec la même population jusqu’à ce que les touristes arrivent. Enfin les touristes je m’en fichais c’était plutôt les jolies filles qui me plaisaient, une chaque jour, le bonheur. Aucune attache. Aucun besoin de s’expliquer. Ce soir ça sera Sarah et demain Natasha ou alors peut être le contraire, quoi qu’il en soit je collectionnais ses beautés pour flatté mon égo particulièrement conséquent. Ah mais je suis bête vous devez vous demandé qui est Nessie et à qui je parle si mal ? Eh bien c’est simple c’est une petite fille – cruel ? Moi ? Non voyons pas du tout – Je ne suis pas bien méchant avec cette petite fille un peu boulotte j’essaie simplement de lui apprendre la vie, elle est bien trop naïve même à cet âge elle devrait déjà savoir que la vie n’est pas rose. Eh oui petite fille les papillons meurent et la fée clochette n’existe que dans tes rêves, plus vite tu ouvriras les yeux et plus vite tu t’y feras.
« Rentre à la maison Eden ! Ici c’est pour les grands pas pour les bébés ! » Oui c’est ça rentre faire la sieste petite fille. Un petit sourire amusée s’affiche sur mon visage lorsque je la vois me tiré la langue quand elle s’en va. Je serais presque vexé dis donc.
« Dis Kurt, va y doucement avec ma sœur, c’est un bébé quand même. » « Je la taquine Duncan relaxe, faudra bien qu’elle s’y fasse ta sœur, je suis encore enterré dans ce trou un moment. » Il leva les yeux au ciel. Il avait l’habitude lui, il était né ici, il a toujours vécue dans cet endroit du coup mes remarques le faisait rire. Si ça se trouve dans trente ans je me serais fait à l’idée de vivre ici… Non même pas en rêve. Je préfère me pendre.
III. Personne ne sait encore si tout ne vit que pour mourir ou ne meurt que pour renaître.« Bienvenue à New York, monsieur Bellamy. Vous êtes ici pour affaire ou pour du tourisme ? » « Non pour y vivre. » J’ai vingt ans et je n’ai pas beaucoup changé depuis mon adolescence. Je suis toujours un petit con arrogant mais je suis parti d’Ecosse et de chez mes parents, j’étouffais totalement dans cet environnement, je ne pouvais plus supporter l’odeur du whisky qui flottait dans notre maison. Puis j’en avais assez de l’autorité de mon paternel, celui-ci n’étant à la maison qu’une fois tous les tremblements de terre se permettait de me donner des ordres et des « conseils » alors qu’il n’avait même pas assisté à la moitié du début de ma vie. Je ne suis pas malheureux de partir au contraire ça me fait du bien de fuir, fuir ce pays que je déteste, fuir ma famille que je hais et fuir aussi ma vie que je méprise tant. Voici le moment de vivre autre chose, quelque chose de mieux, de plus beau, de plus intense. J’ai encore toute la vie devant moi alors autant que j’en profite. D’ailleurs la jolie hôtesse de l’air m’intéresse beaucoup et mon sourire charmeur se fait voir sur mon visage, à moi les Etats Unis et les belles femmes. J’étais bien naïf à ce moment-là, très naïf même, je pensais que j’étais insensible, je pensais que j’étais immortel et invincible, j’étais idiot de penser tous cela, j’étais idiot de croire que changeais de ville, de pays arriverait à me faire guérir de mes profondes blessures. Durant des années je n’ai fait que les mêmes choses en boucle, reproduisant le schéma que mes parents m’avaient toujours montré. L’alcool coulant à flot. Les femmes passant dans mon lit par dizaines. Et parfois même un peu de drogue. Et puis un soir, boum, tout s’écroule. Je ne pense pas que je sois capable de me remettre un jour de cet accident, je ne pense pas qu’un jour je puisse oublier le bruit affreux des pneus sur la route, des cris stridents, des gyrophares et du sang imprégnant mes vêtements. Qui aurait cru qu’un accident de voiture me calmerait soudainement. En tout cas après cette douche glacée je n’étais plus le même. Je me suis enfoncé dans une dépression, une énorme dépression et la joie de vivre que j’avais toujours fais semblant d’avoir, à disparue pour toujours. Je m’autodétruisais sans arrêt, je continuais à voir encore plus de femmes, je buvais encore plus d’alcool, je faisais de mon mieux pour pansé mes blessures mais celles-ci ne voulais pas disparaître, au contraire, elles réapparaissaient encore plus douloureusement. Du coup je me suis repris en main un beau jour et je me suis mis à consulté un psychologue, ou plutôt une psychologue. Pas sûr que ce soit la meilleure idée de ma vie.
IV. Donc tu admets que croire au mariage serait comme croire au père noël ?« Kurt, chéri, tu te dépêches !! Il ne va plus y avoir ma petite robe bleue dans la boutique. » Bien sûr bien sûr, une robe à 10 000$ et elle pense que toutes les femmes vont se jeter dessus, comme si toutes les femmes étaient aussi folles qu’elle. J’espère pour le compte en banque de leur mari en tout cas. J’écrase donc ma cigarette sur le goudron avant de rentré dans la maison.
« J’arrive, j’arrive, détends toi Keira on arrivera à temps, ta robe sera toujours présente pour toi. » Elle s’approche de moi et dépose ses lèvres sur les miennes, son sourire illumine la pièce et peu importe le prix que je devrais dépenser pour garder ce sourire toute la journée je le ferais.
« T’as fumé toi ! Je t’ai dit que je n’aimais pas ça… » Allons y chérie, ne me parle plus de ma fumée et de ma cigarette je ne suis plus ton patient. Ah oui parce que j’ai oubliée de dire que ma psychologue était finalement devenue ma femme pour le meilleur et pour le pire. Surtout pour le pire. Qui aurait cru que ma femme serait aussi dingue que moi. Elle pique des crises de colère, pète les plombs à cause de sa jalousie maladive et elle à ce côté sûre d’elle que je ne supporte pas. En gros elle est exactement comme moi. Et ça fait beaucoup d’étincelles entre nous. Malgré cela je l’aime, du moins j’imagine que je l’aime. Notre relation est étrange mais je l’accepte comme tel parce qu’elle me fait me sentir bien, au moins je n’ai plus l’impression d’avoir été privé de mon cœur et de vivre avec un trou béant dans la poitrine. Certes elle n’est pas la meilleure des épouses et peut être même qu’elle aime seulement mon compte en banque mais finalement je ne méritais pas plus que cela. Un mariage sans amour. Une vie bancale. Voilà ce à quoi je suis réduis désormais.
Voici trois ans que nous avions démangés en Australie, j’avais été muté là-bas par mon journal et Keira avait ouvert son propre cabinet non loin de chez nous. Nous allions passé des jours heureux dans le pays des kangourous. Enfin l’histoire ne se terminera jamais ainsi et nous le savions tous, qui pourrait croire à un vrai happy end ? Qui peut être aussi bête et imaginés que le grand amour va me frapper d’un jour à l’autre et que je deviendrais un autre homme ? Personne. Personne ne peut croire à ses enfantillages. Il y a peu de temps pourtant quelque chose ou plutôt quelqu’un m’a soudainement frappé, quelqu’un que je ne connaissais pas encore mais qui m’a pourtant subjugué. C’est une jolie jeune femme d’à peine vingt ans, ne vous m’éprenez pas elle n’est pas l’amour de ma vie, c’est une autre relation qui nous unit. Quelque chose de bien plus fort que l’amour ou le sexe. Nous partageons le même sang. Elle est ma demi-sœur mais elle ne le sait pas encore.
« C’est qui ? » La voix de Keira me réveille et je détourne les yeux vers elle en souriant.
« Personne. » Non Keira ne saura jamais rien et cette jeune femme non plus. Elle avait surement eu le cœur brisé par notre géniteur alors autant évité de lui briser aussi en lui présentant la descendance de ce cher Bellamy.